

RAPPORT ANNUEL 2013 DU FMI |
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de capitaux nationaux et accès limité aux marchés de capitaux
internationaux —, les conseils fondés sur les théories classiques de
consommation–épargne/investissement leur sont inadaptés. Dans
ce contexte, l’accroissement du potentiel de recettes des industries
extractives dans ces pays est un thème auquel les conseils et l’assis-
tance technique du FMI accordent une place grandissante.
Lors d’une réunion informelle qui s’est tenue en septembre 2012,
le Conseil d’administration s’est penché sur deux documents
d’orientation portant sur des questions intéressant les pays en déve-
loppement riches en ressources naturelles. Le premier concerne les
cadres macrobudgétaires et les outils d’analyse applicables à ces pays
et susceptibles de renforcer les conseils du FMI enmatière de politique
générale
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. Il propose cinq grandes innovations : 1) un cadre de
viabilité budgétaire qui tient compte des retombées positives de
l’investissement public sur la croissance et les recettes; 2) un outil
d’investissement durable permettant d’analyser l’effet macroécono-
mique et budgétaire des scénarios d’expansion de l’épargne/inves-
tissement; 3) un jeu d’indicateurs budgétaires pour mesurer les
montants épargnés et utilisés (sous forme de consommation ou
d’investissement) provenant des ressources naturelles; 4) un nouveau
jeu d’outils pour élaborer des règles budgétaires permettant de lisser
la volatilité des recettes et d’évaluer la viabilité à long terme des finances
publiques; et 5) un dispositif permettant de produire des repères de
compte courant pour les analyses de viabilité extérieure de ces pays.
Le second document porte sur la conception et l’application de
régimes financiers pour les industries extractives
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. Il présente le
cadre analytique et les composantes essentielles des conseils dis-
pensés en fonction des spécificités nationales et suggère des moyens
de mieux exploiter le potentiel de recettes des industries extractives,
en particulier dans les pays en développement. Il fait observer que
la conception des régimes financiers des industries extractives
suppose des choix complexes faisant intervenir l’emploi, l’impact
environnemental et les objectifs de recettes.
Enseignements et conséquences
d’une réforme des subventions à l’énergie
Les subventions à l’énergie imposent des coûts budgétaires et
économiques considérables dans la plupart des régions, accom-
pagnés d’effets négatifs proportionnels sur les soldes budgétaires
et la dette publique. Dans de nombreux pays à faible revenu et à
revenu intermédiaire, les coûts budgétaires sont substantiels et
pourraient constituer un risque encore plus important pour les
finances publiques si les prix internationaux continuent de monter.
En février 2013, un document de politique générale portant sur
l’expérience des pays en matière de subventions à l’énergie et sur
les conséquences d’une réforme dans ce domaine a été présenté
de façon informelle au Conseil d’administration
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. Se fondant sur
l’expérience des pays, le document recense les éléments fonda-
mentaux de cette réforme :
• un programme de réforme exhaustif du secteur de l’énergie
assorti d’objectifs à long terme précis, d’une analyse de l’incidence
des réformes et de consultations avec les parties prenantes;
• une vaste stratégie de communication, s’appuyant sur une plus
grande transparence;
• des augmentations raisonnablement progressives des prix, dont
l’échelonnement pourra varier selon la nature des produits;
• l’amélioration de l’efficience des entreprises publiques pour
réduire leur dépendance à l’égard des subventions;
• des mesures ciblées pour protéger les pauvres;
• des réformes institutionnelles qui dépolitisent les prix
énergétiques.
Gauche
Le Conseiller économique du FMI Olivier Blanchard
(gauche) s’entretient avec le Gouverneur de la Banque d’Israël
Stanley Fischer (centre) et l’économiste Ted Truman, lors d’un
séminaire sur la libéralisation et la gestion des flux de capitaux en
marge des réunions de printemps de 2013
Droite
Raffinerie de
pétrole à Vienne, Autriche