

RAPPORT ANNUEL 2013 DU FMI |
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Encadré 3.1
La présence du FMI en Europe
Les travaux du FMI en Europe (conseils de politique générale,
assistance technique et, s’il y a lieu, financement) sont menés en
étroite coopération avec les pays et les institutions de l’UE, comme
la Commission européenne et la Banque centrale européenne
(voir «Collaboration avec d’autres organisations» au chapitre 4)
a
.
Depuis le début de la crise, plusieurs pays européens ont demandé
au FMI une assistance financière pour les aider à surmonter leurs
déséquilibres budgétaires et extérieurs. Il faut notamment citer,
au cours du dernier exercice, la poursuite de l’aide apportée à trois
membres de la zone euro (Grèce, Irlande et Portugal). Durant
l’exercice, Chypre a également sollicité un accord au titre du
mécanisme élargi de crédit qui a été approuvé par le Conseil
d’administration en mai 2013. Au 30 avril 2013, le FMI avait
conclu des accords financiers avec huit pays européens
b
, ses en-
gagements totalisant environ 107 milliards d’euros, soit 140 mil-
liards de dollars. Autrement dit, à la fin de l’exercice, environ
62 % du total des décaissements et des engagements de précaution
du FMI allaient à l’Europe dans son ensemble.
La première série de programmes appuyés par le FMI au début
de la crise a essentiellement concerné les pays émergents d’Europe.
Le FMI a accordé à de nombreux petits pays avancé et émergents
— dont la Hongrie, l’Islande, la Lettonie et la Roumanie — des
financements souples, de montant élevé et concentrés dans le
court terme. Le redressement de la situation en Islande et en
Lettonie a permis aux deux pays d’effectuer des remboursements
anticipés d’une partie de ces sommes durant l’exercice
c
.
Le FMI adapte ses conseils à chaque pays membre, la conception
de ses programmes dans les différents pays européens variant en
conséquence. Dans le même temps, son intervention à l’échelle
régionale a privilégié les réformes structurelles pour stimuler la
croissance économique, à savoir des réformes des marchés des
produits et des services, et des réformes du marché du travail et
des retraites. Il a également insisté sur l’importance des dispositifs
de protection sociale appropriés à l’intention des plus vulnérables
durant ces ajustements difficiles. Par ailleurs, à un niveau plus
régional, le FMI n’a cessé d’appeler à des mesures plus résolues
vers une union monétaire complète, notamment avec un système
bancaire unifié et une plus grande intégration budgétaire. Ainsi,
dans le cadre des consultations au titre de l’article IV de 2012 sur
les politiques de la zone euro, le Conseil d’administration a souligné
que les autorités devaient continuer de faire preuve d’un engagement
partagé et sans ambiguïté vers une plus grande intégration, à partir
d’une feuille de route claire et crédible. Outre des réformes
structurelles dans les pays déficitaires et excédentaires, cette dé-
marche appelle une action dans deux grands domaines : premiè-
rement, un travail vers l’union bancaire, comportant l’établissement,
à l’échelle paneuropéenne, d’un système de garantie des dépôts
et d’un dispositif de résolution des établissements en difficulté
(tous deux s’appuyant sur des ressources communes) et la mise
en place d’un dispositif commun de contrôle; deuxièmement, une
plus grande intégration budgétaire, accompagnée d’un renforcement
des modalités de gouvernance et d’un mécanisme de répartition
des risques, et de garde-fous appropriés
d
.
Les efforts déployés ces dernières années pour renforcer le système
financier international, notamment en Europe, ont donné lieu à
de nouvelles demandes d’assistance technique du FMI. Cette
année, le FMI a accepté de suivre, dans le cadre de l’assistance
technique, l’appui financier européen au programme de recapi-
talisation des banques espagnoles. Conformément aux termes de
l’accord, il a fourni aux autorités espagnoles et européennes des
conseils indépendants pour soutenir les efforts déployés par les
autorités espagnoles et européennes en vue d’assainir le secteur
financier national
e
.
Étant donné l’influence de l’Europe sur la santé économique et
la stabilité financière de la planète, et compte tenu de l’ampleur
du travail du FMI dans la région, le Conseil d’administration est
tenu informé des questions liées au continent. Pas moins de sept
réunions d’information et de bilan ont été organisées à son intention
au cours de l’exercice (en juin, en août, en septembre, en octobre,
en novembre et en décembre 2012, et en février 2013).
a
Le site Internet du FMI fournit des informations détaillées sur le travail de l’institution
dans toutes les régions. En ce qui concerne son engagement en Europe, voir «Tackling
Current Challenges» sur la page «About the IMF» du site (en anglais) (
www.imf.org/
external/about/onagenda.htm), «The IMF and Europe» (
www.imf.org/external/region/
eur/index.aspx) et la fiche technique «Le FMI et l’Europe» (
http://www.imf.org/external/
np/exr/facts/fre/europe.htm), ainsi que les différents liens sur chacune de ces pages.
b
Bosnie-Herzégovine, Kosovo et Roumanie (accords de confirmation), Grèce,
Irlande, Moldova et Portugal (mécanisme élargi de crédit) et Pologne (ligne de
crédit modulable).
c
Voir les communiqués de presse 12/235, «Iceland Repays Early Some Outstanding
Obligations to the IMF»
(www.imf.org/external/np/sec/pr/2012/pr12235.htm), et
12/314, «Latvia Makes Early Repayment to the IMF» (
www.imf.org/external/np/sec/
pr/2012/pr12314.htm).
d
Voir la note d’information au public 12/80, «IMF Executive Board Concludes Article IV
Consultation on Euro Area Policies» (
www.imf.org/external/np/sec/pn/2012/pn1280.htm).
e
Voir les communiqués de presse 12/400, «Statement on the First Financial Sector
Monitoring Mission to Spain» (
www.imf.org/external/np/sec/pr/2012/pr12400.htm), et
13/34, «Statement on the Second Financial Sector Monitoring Mission to Spain» (www.
imf.org/external/np/sec/pr/2013/pr1334.htm).