

| RAPPORT ANNUEL 2013 DU FMI
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Évolution économique
et financière mondiale
Vers la fin de l’exercice 2013, la situation financière s’était améliorée,
mais le chemin vers une reprise mondiale complète et solide semblait
toujours semé d’embûches. Des mesures ont été prises en cours
d’année pour s’attaquer aux risques immédiats les plus graves, mais,
fin avril 2013, les perspectives de croissance n’avaient guère varié
et l’économie mondiale connaissait une évolution à plusieurs vi-
tesses : dans diverses régions du monde, l’amélioration de la situation
financière n’avait pas débouché sur une croissance uniforme et
d’autres facteurs agissaient comme des freins.
Des mesures décisives avaient permis de désamorcer les deux
menaces les plus immédiates pour la reprise mondiale. En premier
lieu, l’action énergique des dirigeants européens avait permis de
parer aux risques importants qui laissaient craindre un événement
extrême dans la zone euro. En second lieu, les dirigeants américains
avaient su éviter le précipice budgétaire. Dans l’un et l’autre cas,
néanmoins, il faudrait trouver des solutions durables pour
neutraliser les risques sous-jacents. De son côté, le Japon a adopté
une politique macroéconomique plus expansionniste, en apportant
notamment des modifications ambitieuses au cadre de sa politique
monétaire. De plus, dans les principaux pays émergents, l’assou-
plissement de la politique économique a contribué à soutenir la
demande intérieure.
La stabilité financière avait progressé et les risques de marché et
de liquidité étaient en recul. Les marchés étaient devenus bien
moins volatils et le rebond des cours des actifs avait rendu possibles
des gains substantiels dans les pays avancés et les pays émergents
à partir de la mi-2012. La confiance demeurait toutefois fragile
et les marchés tendaient à avoir une longueur d’avance sur
l’économie réelle. De ce point de vue, la reprise était toujours
inégale («à trois vitesses») et les perspectives de croissance mondiale
n’avaient guère évolué, preuve que des facteurs clés continuaient
de freiner la croissance.
une reprise à plusieurs vitesses
Après être tombée à environ 2¼% au deuxième trimestre de 2012,
la croissance mondiale a retrouvé de la vigueur au deuxième
semestre (2¾%) et les indicateurs avancés signalaient une nouvelle
accélération de l’activité au début de 2013. Dans l’édition
d’avril 2013 des
Perspectives de l’économie mondiale,
les prévisions
laissent entrevoir une croissance du PIB réel de 3¼ % en 2013,
puis de 4 % en 2014. Ces moyennes mondiales masquaient
toutefois des disparités considérables entre groupes de pays et au
sein d’un même groupe.
Pour les pays avancés, en particulier, les prévisions donnaient une
reprise à plusieurs vitesses, plus rapide aux États-Unis qu’ailleurs.
Dans ce pays, la demande privée avait donné des signes de raf-
fermissement, même si l’on estimait que l’ajustement budgétaire
plus important que prévu limiterait à environ 2 % la croissance
du PIB réel en 2013. La zone euro devait rester en récession en
2013, de nombreux pays continuant d’être aux prises avec leur
ajustement budgétaire, des problèmes de compétitivité, la disparité
ou fragmentation persistante des conditions financières et les