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| RAPPORT ANNUEL 2013 DU FMI

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Dans les économies avancées, il n’existait pas de mesures miracles

pour s’attaquer aux problèmes de la demande et de la dette. Le

conseil donné aux autorités était d’exploiter prudemment toutes

les possibilités de stimuler la demande et la croissance, tout en

menant des politiques structurelles pour améliorer l’emploi et la

compétitivité. Une stratégie tous azimuts fondée sur une bonne

gestion des arbitrages sous-jacents serait nécessaire pour parvenir

à une reprise durable et solide.

Plus généralement, l’assainissement des finances publiques était

indispensable compte tenu de la persistance de niveaux d’endet-

tement élevés dans de nombreux pays avancés. À court terme,

toutefois, le durcissement de la politique économique devait être

modulé de façon à ne pas compromettre la reprise. L’édition

d’avril 2013 du Moniteur des finances publiques soulignait que

le rééquilibrage devait être progressif tout en restant axé sur les

objectifs à moyen terme dans le cadre de stratégies de croissance

adaptées aux contextes nationaux. Il était donc urgent de définir

des programmes clairs et crédibles, par exemple au Japon et aux

États-Unis, pour faire baisser les ratios d’endettement à moyen

terme. Dans les pays où la demande privée était systématiquement

décevante, les autorités qui disposaient d’une marge de manœuvre

et de financements suffisants étaient encouragées à lisser le rythme

du processus d’assainissement.

Sous réserve que les anticipations inflationnistes à long terme

restent bien ancrées, les pays avancés devaient conserver une politique

monétaire accommodante pour soutenir l’activité pendant le

resserrement de la politique budgétaire. Dans ce contexte, la remise

sur pied du secteur bancaire était considérée comme cruciale,

d’autant que le canal du crédit fonctionnait mal dans la zone euro.

Les décideurs devaient être attentifs aux risques d’instabilité finan-

cière qui pouvaient apparaître et évoluer si les politiques monétaires

accommodantes et non conventionnelles étaient maintenues trop

longtemps. En effet, la prise de risques excessifs et une mauvaise

répartition des ressources étaient notamment à craindre, et il était

conseillé aux autorités de prendre, le cas échéant, des mesures

macroprudentielles appropriées pour atténuer ces risques.

Malgré les mesures déjà prises pour améliorer la réglementation

du secteur financier aux niveaux national et mondial, un travail

important reste à accomplir. L’édition d’avril 2013 du Rapport

sur la stabilité financière dans le monde a souligné la nécessité

de poursuivre la remise en état du secteur financier et de parachever

le programme de réforme de la réglementation en s’attaquant

notamment aux problèmes des établissements trop grands pour

faire faillite, des établissements financiers non bancaires et du

système bancaire parallèle. Une mise en œuvre rapide et cohérente

du programme de réforme, y compris des règles dites de Bâle III,

serait impérative pour préserver la stabilité financière et renforcer

les flux de crédit vers l’économie réelle. Mettre fin à la fragmen-

tation des marchés financiers, par exemple, était jugé essentiel

pour soutenir la croissance. L’amélioration des politiques finan-

cières pouvait aussi contribuer à la transmission de la politique

monétaire.

Dans les pays émergents et en développement, les principaux

objectifs étaient de renforcer les volants de sécurité et d’éviter les

excès en matière financière. Dans ce contexte, il était jugé opportun

de procéder à un durcissement relatif des politiques à moyen terme.

En cas de menace pour la stabilité financière, les ajustements

macroéconomiques pouvaient être accompagnés de mesures

prudentielles et, dans certains cas, une gestion des flux de capitaux

pouvait aussi être utile. Il était recommandé aux dirigeants, dès

que la situation le permettrait, de ramener les soldes budgétaires

à des niveaux ménageant une marge de manœuvre confortable

pour parer aux chocs futurs. Là où des problèmes structurels (goulets

d’étranglement liés au manque d’infrastructures et aux marchés

du travail, absence de réglementation, etc.) freinaient la croissance,

il fallait s’attaquer à ces obstacles. Dans bon nombre de pays, en

particulier à faible revenu, il ne fallait pas non plus relâcher les

efforts visant à améliorer le ciblage des régimes de subventions, à

diversifier l’économie et à renforcer les politiques sociales.

Les différentes évolutions observées au cours de l’année sont

venues nous rappeler que, dans une économie mondiale de plus

en plus interconnectée, il fallait compter avec de possibles effets

de contagion, qui peuvent être liés aux politiques menées. Le

risque d’une reprise cahoteuse et le dosage déséquilibré des po-

litiques macroéconomiques dans les pays avancés pourraient

compliquer la formulation de la politique économique ailleurs,

en particulier dans les pays émergents. Avec l’atténuation des

risques immédiats d’instabilité financière, les flux d’obligations

et d’actions vers les pays émergents avaient repris, ce qui accentuait

les pressions à la hausse des taux de change et faisait redouter des

dévaluations compétitives. En vue d’apaiser les craintes concernant

les monnaies, il était recommandé que tous les pays adoptent des

politiques favorisant les équilibres intérieur et extérieur. En outre,

des efforts concertés restaient nécessaires pour continuer de réduire

les déséquilibres mondiaux, notamment en renforçant la demande

intérieure et la flexibilité des taux de change dans les pays en

excédent, ainsi qu’en augmentant l’épargne publique et en

procédant à des réformes structurelles pour rehausser la compé-

titivité dans les pays en déficit.