Background Image
Previous Page  17 / 84 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 17 / 84 Next Page
Page Background

RAPPORT ANNUEL 2013 DU FMI |

15

tensions nées de l’inversion du levier financier, elle-même impu-

table au surendettement privé, notamment dans le secteur bancaire.

Au Japon, en revanche, on devait assister à un rebond en 2013,

sous l’effet d’une relance budgétaire et monétaire. Pour l’ensemble

des pays avancés, la croissance attendue en 2013 était de 1¼ %,

donc sans amélioration par rapport à 2012, mais avec la perspective

d’une montée en régime jusqu’à 2¼ % en 2014.

Pour les pays émergents et en développement, les projections

indiquaient que la croissance de la production aurait une assise

plus large et connaîtrait une accélération régulière. Après un

ralentissement à 5,1 % en 2012, l’activité devait remonter à 5,3 %

en 2013, puis à 5,7 % en 2014. Le retour à une croissance plus

vigoureuse devait s’appuyer sur un niveau de consommation

soutenu, la mise en suspens des politiques macroéconomiques

et le redémarrage des exportations associé à la reprise dans les

pays avancés. Néanmoins, certaines économies du Moyen-Orient

et d’Afrique du Nord étaient toujours aux prises avec un processus

de transition intérieure difficile. En revanche, les perspectives

semblaient plus prometteuses pour bon nombre de pays à faible

revenu dynamiques qui s’étaient dotés d’un cadre de politique

économique sain et avaient conduit des réformes structurelles.

Bien que l’action des pouvoirs publics eût contribué à atténuer

les risques à court terme, des dangers anciens et nouveaux

continuaient d’assombrir l’horizon. Dans la zone euro, les risques

les plus immédiats résultaient du fait que les réformes décidées

étaient appliquées de manière incomplète ou restaient au point

mort, que ce soit à l’échelle européenne ou nationale. Aux États-

Unis, les risques à court terme concernaient le nouveau resserre-

ment budgétaire qui se produirait sans doute si les coupes

budgétaires automatiques n’étaient pas rapidement abandonnées.

En outre, le non-relèvement du plafond d’endettement d’ici la

fin 2013 nuirait considérablement à la stabilité économique et

financière mondiale. À moyen terme, au Japon comme aux

États-Unis, les risques provenaient de l’absence de programmes

crédibles d’assainissement des finances publiques, mais également

de l’étroitesse des marges de manœuvre, de l’endettement im-

portant du secteur privé et de l’atonie persistante de l’activité.

Par exemple, les effets délétères potentiellement plus marqués ou

plus durables du désendettement public et privé, le problème

déjà ancien de la fragmentation et l’ajournement des réformes

structurelles risquaient d’entraîner une stagnation dans la zone

euro. Les complications possibles de la politique monétaire souple

et non conventionnelle menée par de nombreux pays avancés,

ainsi que la difficulté croissante pour bon nombre de pays

émergents et en développement de préserver leur stabilité finan-

cière, suscitaient aussi des inquiétudes de plus en plus vives.

Pour une économie mondiale

tournant à plein régime

Alors que l’exercice 2013 touchait à sa fin, le caractère déséquilibré

de la reprise mondiale et les risques qui la menaçaient ont mis

en évidence la nécessité de politiques volontaristes. Les autorités

devaient réussir l’exercice périlleux de passer d’une phase de

stabilisation financière à une économie mondiale tournant du-

rablement à plein régime. À défaut de mesures pour remédier

aux menaces persistantes, l’activité mondiale risquait de subir

périodiquement des revers, et une croissance réelle vigoureuse,

s’accompagnant des créations d’emplois tant attendues, risquait

de ne jamais se matérialiser. Dans la même logique, une action

plus ferme que prévu des pouvoirs publics pouvait aussi favoriser

une reprise plus forte de l’activité.

Gauche

Aciérie à Isfahan, en Iran

Droite

Plantation de café au

Burundi