

RAPPORT ANNUEL 2013 DU FMI |
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tensions nées de l’inversion du levier financier, elle-même impu-
table au surendettement privé, notamment dans le secteur bancaire.
Au Japon, en revanche, on devait assister à un rebond en 2013,
sous l’effet d’une relance budgétaire et monétaire. Pour l’ensemble
des pays avancés, la croissance attendue en 2013 était de 1¼ %,
donc sans amélioration par rapport à 2012, mais avec la perspective
d’une montée en régime jusqu’à 2¼ % en 2014.
Pour les pays émergents et en développement, les projections
indiquaient que la croissance de la production aurait une assise
plus large et connaîtrait une accélération régulière. Après un
ralentissement à 5,1 % en 2012, l’activité devait remonter à 5,3 %
en 2013, puis à 5,7 % en 2014. Le retour à une croissance plus
vigoureuse devait s’appuyer sur un niveau de consommation
soutenu, la mise en suspens des politiques macroéconomiques
et le redémarrage des exportations associé à la reprise dans les
pays avancés. Néanmoins, certaines économies du Moyen-Orient
et d’Afrique du Nord étaient toujours aux prises avec un processus
de transition intérieure difficile. En revanche, les perspectives
semblaient plus prometteuses pour bon nombre de pays à faible
revenu dynamiques qui s’étaient dotés d’un cadre de politique
économique sain et avaient conduit des réformes structurelles.
Bien que l’action des pouvoirs publics eût contribué à atténuer
les risques à court terme, des dangers anciens et nouveaux
continuaient d’assombrir l’horizon. Dans la zone euro, les risques
les plus immédiats résultaient du fait que les réformes décidées
étaient appliquées de manière incomplète ou restaient au point
mort, que ce soit à l’échelle européenne ou nationale. Aux États-
Unis, les risques à court terme concernaient le nouveau resserre-
ment budgétaire qui se produirait sans doute si les coupes
budgétaires automatiques n’étaient pas rapidement abandonnées.
En outre, le non-relèvement du plafond d’endettement d’ici la
fin 2013 nuirait considérablement à la stabilité économique et
financière mondiale. À moyen terme, au Japon comme aux
États-Unis, les risques provenaient de l’absence de programmes
crédibles d’assainissement des finances publiques, mais également
de l’étroitesse des marges de manœuvre, de l’endettement im-
portant du secteur privé et de l’atonie persistante de l’activité.
Par exemple, les effets délétères potentiellement plus marqués ou
plus durables du désendettement public et privé, le problème
déjà ancien de la fragmentation et l’ajournement des réformes
structurelles risquaient d’entraîner une stagnation dans la zone
euro. Les complications possibles de la politique monétaire souple
et non conventionnelle menée par de nombreux pays avancés,
ainsi que la difficulté croissante pour bon nombre de pays
émergents et en développement de préserver leur stabilité finan-
cière, suscitaient aussi des inquiétudes de plus en plus vives.
Pour une économie mondiale
tournant à plein régime
Alors que l’exercice 2013 touchait à sa fin, le caractère déséquilibré
de la reprise mondiale et les risques qui la menaçaient ont mis
en évidence la nécessité de politiques volontaristes. Les autorités
devaient réussir l’exercice périlleux de passer d’une phase de
stabilisation financière à une économie mondiale tournant du-
rablement à plein régime. À défaut de mesures pour remédier
aux menaces persistantes, l’activité mondiale risquait de subir
périodiquement des revers, et une croissance réelle vigoureuse,
s’accompagnant des créations d’emplois tant attendues, risquait
de ne jamais se matérialiser. Dans la même logique, une action
plus ferme que prévu des pouvoirs publics pouvait aussi favoriser
une reprise plus forte de l’activité.
Gauche
Aciérie à Isfahan, en Iran
Droite
Plantation de café au
Burundi