ZEBULE N°6 - ULTIME - page 40

“Dans l’escalier, une odeur chaude de cire se mélange à un parfum improbable. Donatien ferme
les yeux. Benjoin, cannelle et un soupçon de cuir de Russie. Il a toujours été sensible aux parfums.”
Les sept vies du marquis, Jacques Ravenne. Je ne m’appelle pas Donatien de Sade, mon nom n’est
pas précédé d’un “de”, pourtant enfant, les odeurs me possédaient. L’empreinte de mon premier
souvenir olfactif : celui du lait Mustela se fondant dans de cruelles douceurs.
S’aventurent ensuite un autre temps, un autre statut, un autre semblant d’être, les fragrances alors
s’évaporent en une terrible impersonnalité ! L’adolescence sans doute ! Seul se distingue l’eau de
parfum de ma grand-mère. Le temps passe, les odeurs s’encensent et révèrent leur divin oce
originel : leurs essences s’en€ammant pour mieux s’oƒrir aux capricieux dieux de l’Olympe.
“On the staircase, a warm odour of wax mixed with an unlikely perfume. Donatien closed his eyes.
Benzoin, cinnamon and a touch of Russian leather. He had always been sensitive to fragrances.”
Les sept vies du marquis [‡e Seven Lives of the Marquis], Jacques Ravenne. My name is not
Donatien de Sade, my family name does not begin with a “de,” yet as a child, odours possessed me.
‡e imprint of my ‹rst olfactory memory: Mustela milk, melting in cruel sweetness.
Ventures a‘erwards another time, another status, another way of being, fragrances evaporating in
a crushing impersonality: adolescence, no doubt! Only my grandmother’s perfume distinguished
itself. Time passes; scents celebrate and revere their original divine oce: their essences in€aming,
the better to oƒer themselves to the capricious gods of Olympus.
TEXT BY
PHOTOS BY
LE
PARFUM
DE
AUSSI FACILE À ASSUMER QU’UN CRIME PASSIONNEL
1...,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39 41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,...132
Powered by FlippingBook