MAPPLETHORPE
L'autoportrait de Mapplethorpe, le visage prématurément vieilli par la maladie, tenant une canne avec une tête de mort, garde l'entrée. Construite
à rebours, la rétrospective démarre avec une rangée de magni ques corps, taillés par la lumière parfaitement maîtrisée du photographe. Érigés comme
une suite de colonnes romaines, des tirages argentiques soignés font place à quelques épreuves platine réalisées sur toile, associées à des pans
de tissus de couleur. Nous sommes au sommet de la perfection recherchée par Robert Mapplethorpe. Les thématiques essentielles de son œuvre sont
représentées : le catholicisme, sa passion des corps masculins noirs et féminins sculpturaux, la scène gay et le sadomasochisme. De nombreuses
icônes du photographe ont été réunies, une sélection qui couvre les différentes techniques de tirages noir et blanc, et couleur. Un grand mur regroupe
ses portraits les plus célèbres du “Tout New York” autour du pape de la Pop : Andy Warhol. Une sélection de Polaroïds révèle, plus intimement, ceux
qui ont marqué sa vie : Patti Smith, sa compagne et muse, ou Sam Wagstaff, son amant et Pygmalion. Un cabinet de curiosité regroupe, façon "peep-
show", les photos de pratiques sexuelles et de pénis qu'il sublime, comme ses eurs.
Les cadres conceptuels, paravents, sculptures, collages et installations qui ponctuent l'exposition, rappellent que Mapplethorpe avait une passion pour
l'objet et reste considéré comme un artiste plutôt qu'un photographe.
Robert Mapplethorpe
, jusqu'au 13 juillet, 2014 – Grand Palais (galerie Sud-Est), Paris –
Mapplethorpe-Rodin
, jusqu'au 21 septembre, 2014 – Musée Rodin, Paris
Robert Mapplethorpe est doublement honoré à Paris, avec une rétrospective de deux cent
cinquante tirages au Grand Palais, et une exposition/juxtaposition, au Musée Rodin,
aux côtés d'œuvres du sculpteur.
Thomas,
1987
Patti Smith,
1978