Nourri des œuvres du Surréalisme et de l’Impressionnisme allemand, il
s’inspire de l’exposition de l’anglaise Linda Sterling pour convaincre
ceux qui lui avaient commandé une série bijoux comme une nature
morte. Le mot “
à l’instinct
” ponctue sa narration. “
Je n’avais aucune idée
de ce que j’allais faire
”, il reprend ses planches de lecture, c’est “
comme
si j’avais un gros tas de sable
”. Il prend une photo, feuillète les
magazines, les livres sur la photographie, la sculpture. Son cœur dicte
ses choix, il découpe une page, en prend un fragment et le colle; crée
une nouvelle image. Une femme nue, une feuille aux couleurs vives, il
fabrique au gré des inspirations. Au début les collages sont compliqués,
les expériences le conduisent à la simplication, à quelque chose de
plus personnel encore. C’est
“très marrant à faire, fabuleux,
extraordinaire”
. Amoureux, c’était annoncé!
Cet exercice, il s’y prête avec passion. Pour lui, le photo-collage est
rapide, ludique, très intuitif. Il cite alors un ami“
tu fais ton puzzle avec
tes propres pièces
” et s’amuse d’une réexion qui lui a été faite, “
c’est
amusant ce que tu fais, en gros tu découpes des femmes nues dans ta
cuisine le matin
”. Rien ne se perd, tout se transforme. Ses photos sont
sa “
mine d’or
”, il reste toujours une trace de cette femme en mouvement
qu’il revisite. Rien n’est sérieux avec lui, il casse les codes pour donner
vie à une œuvre qui ne ressemble qu’à lui. Le beau, il le retrouve dans
ces corps nus qui courent, qui sautent; ils sont beaux, élégants,
transformés à l’envie dans ses collages. Un artiste qui conquiert ceux
qui lui parlent par sa fraîcheur, sa liberté d’esprit. Il cherche à rendre ce
qui se présente sous ses yeux, il explore les changements qui se
produisent dans notre monde.
A mesure que son regard sur la mode évolue, le contenu de ses photos-
collages change. Il énonce “
L’argent dans la mode se fait beaucoup
par l’accessoire
”. A son sens, le vêtement n’est plus la pièce qui attire.
Le sac à main, les chaussures, les lunettes de soleil; voilà ce qui plaît
désormais. “
Peu de personnes veulent dépenser beaucoup d’argent pour
acheter une veste Chanel, alors qu’un sac à main, oui
”. De ce constat
naît l’envie d’explorer cet accessoire qui plaît tant et suscite l’envie.
Sur sa photo en argentique, il assemble et explore cet univers.
Bruno Fournier, d’un coup de ciseau, comme avec une
baguette magique, nous entraîne dans un autre monde
par le biais de ses photo-collages hauts en couleur.
Le mouvement se libère du joug de l’immobilité dans ces
créations inspirées par un monde qu’il aime. Jamais
soumis, l’homme manipule à l’envie les images pour en
créer de nouvelles, inlassablement. Bruno Fournier,
magicien de l’image.
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