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Dans les États fragiles, l’AFD soutient

des projets visant à agir sur les causes

structurelles des crises, notamment en

développant des alternatives aux économies

de guerre, en renforçant les compétences

locales et en proposant un accompagnement

psychosocial aux victimes de conflits.

En 2012, l’AFD a décidé de financer une dizaine de

projets dans des pays confrontés à des crises

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(conflits

en cours ou en voie d’achèvement, défaillance de

l’État, catastrophes naturelles majeures), que ce soit en

Afghanistan, en Haïti, au Soudan ou dans les Territoires

autonomes palestiniens... Elle a également élargi son

périmètre d’intervention à la Birmanie, où elle finance

d’ores et déjà des projets agricoles et de développement

d’entreprises rurales.

L’ AFD n’intervient pas dans les situations d’urgence

humanitaire. Elle vise la prévention et la réduction des

facteurs de fragilité, pour renforcer la résilience des

sociétés et à accompagner la reprise des processus

de développement, et ce, essentiellement par le biais

de subventions. En 2012, sur un total de financements

autorisés de 66 millions d’euros dans ces pays, les dons

(subventions, aides budgétaires, soutien aux interven-

tions des ONG) représentent 62 millions d’euros.

Proposer des alternatives aux

économies de guerre et mafieuses

Bien que tous les projets qu’elle soutient n’aient pas

cette ambition, l’AFD vise à agir sur certaines causes

profondes des crises par ses interventions en faveur du

développement économique et social.

L’effondrement de l’appareil d’État est propice à la proli-

fération d’économies de guerre, criminelles et faites

d’activités mafieuses, de contrebandes… Ces activités

représentent aussi souvent le seul moyen de survie des

populations, dont le cheptel a été décimé, les lieux de

commerce et les voies de communication détruits…

En Afghanistan, la culture du pavot s’est développée

au gré des guerres, et la filière des opiacés représente

aujourd’hui entre 20 et 30 % du PIB. En vue d’accroître

les revenus des agriculteurs et de réduire la culture du

pavot, source de déstabilisation et de prolifération de

réseaux mafieux, l’AFD a contribué en 2005 à relancer

la culture du coton-graine dans le Nord du pays. S’il

reste encore beaucoup à faire, cette opération connaît

de très bons résultats. La production s’élève aujourd’hui

à 80 000 tonnes dans les régions de Mazâr-e Sharif et

Kunduz, contre 9 000 tonnes en 2005.

De même, au Sahel, où la croissance démographique

est forte, l’incapacité des économies à fournir un emploi

aux jeunes constitue un facteur potentiel de déstabilisa-

tion. Ces derniers fuient les campagnes et se retrouvent

dans les villes, sans perspective ni moyen d’assurer leur

subsistance, devenant alors d’idéales recrues pour les

activités criminelles et les milices politiques. Au Nord

Mali, ils vont grossir les rangs des djihadistes.

La priorité est alors de leur fournir des emplois, ce à quoi

s’attèle l’AFD en soutenant des projets de microfinance

et de formation professionnelle.

Renforcer les institutions

publiques

L’ AFD intervient également pour renforcer les capacités

des administrations publiques et des appareils d’État.

Elle finance, par exemple, un projet d’hydraulique pasto-

rale au Tchad, conduit par le ministère de l’Hydraulique,

et contribue par ce biais à l’amélioration de la gouver-

nance technique du ministère.

L’ AFD est également amenée à appuyer les États dans

leurs efforts de développement des services de base

(éducation, santé…). Au-delà de l’amélioration des condi-

tions de vie des populations, ces projets renforcent

la cohésion nationale et la légitimité des institutions,

souvent écornées par des années de conflit.

agir sur les causes

structurelles des crises

Dans

les États fragiles

A F D

L ’a c t i v i t é e n 2 0 1 2

1. 6 pays prioritaires sont plus particulièrement ciblés par le Cadre d’intervention transversal « Prévention des crises et sortie de conflit » de l’AFD qui leur octroie

des subventions. Toutefois, nombre d’autres pays sont en crise et l’AFD y intervient selon les mêmes principes d’action.