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R A P P O R T A N N U E L 2 0 1 2
Quels sont les points saillants de 2012 ?
L’année a été marquée par l’approbation en octobre
de notre nouveau Plan d’orientations stratégiques. Il
fixe de nouvelles ambitions et constitue notre feuille
de route jusqu’en 2016. Notre champ d’interven-
tion a été élargi à trois nouveaux pays : la Birmanie,
la Libye et le Pérou. Notre activité a continué de
croître, pour atteindre 7 milliards d’euros, notamment
grâce à une année exceptionnelle dans les Outre-mer
et pour Proparco. Notre action a été mise en valeur
lors de grands événements internationaux comme
le Forum mondial de l’eau qui s’est tenu en mars à
Marseille, ou le sommet de la Terre « Rio+20 », en juin.
Cette volonté d’ouverture s’est aussi concrétisée dans
les nouveaux partenariats noués, par exemple avec la
Banque islamique de développement, le Programme
des Nations unies pour le développement (PNUD),
la Communauté de Sant’Egidio ou encore la Fédéra-
tion hospitalière de France. Enfin, nous sommes allés
à la rencontre des Français, pour mieux leur expliquer
notre action, grâce à l’exposition itinérante Objectif
Développement qui a poursuivi son tour de France.
Sur quoi repose votre Plan d’orientations straté-
giques pour 2012-2016 (POS3), adopté l’année
dernière ?
Notre Plan d’orientations stratégiques repose prin-
cipalement sur le concept de partenariats géogra-
phiques différenciés. Dans chacune de nos zones
d’intervention, nous concentrons notre action sur
quelques secteurs prioritaires pour nos partenaires,
et nous les soutenons avec des outils adaptés à leur
capacité financière. En Afrique subsaharienne, priori-
té des priorités, nous finançons principalement l’agri-
culture et les infrastructures avec des prêts bonifiés,
ainsi que l’éducation et la santé avec des subventions.
En Méditerranée, nous soutenons par des prêts légè-
rement bonifiés la création d’emplois et l’employabili-
té, le rééquilibrage territorial et social et l’amélioration
des conditions de vie des populations. Dans les pays
émergents, nous promouvons des modèles de crois-
sance verte et solidaire, sans aucun coût pour l’État
français. Dans les États fragiles, nos subventions visent
à améliorer la vie des populations et à combattre les
facteurs de fragilité. Enfin, l’Agence s’est assigné des
objectifs ambitieux dans les Outre-mer, où elle est un
acteur de premier rang du financement de l’économie.
Quels sont les autres axes de ce Plan stratégique ?
L’ AFD est un acteur responsable de la solidarité
internationale. L’exigence d’une exemplarité accrue
constitue le second pilier de notre stratégie. Elle s’ap-
puie sur le triptyque RSE/éthique/sécurisation finan-
cière. En juin 2012, nous avons publié notre premier
rapport sur la responsabilité sociale et environnemen-
tale, qui nous a valu une très bonne notation (B+) de
la part d’un cabinet extérieur. Notre nouvelle charte
d’éthique professionnelle a été signée par l’ensemble
de nos responsables, au siège comme dans le réseau.
Enfin, nous avons adopté une politique renforcée sur
la sécurisation financière, qui dote l’AFD de procé-
dures parmi les plus exigeantes de notre profession
dans la lutte contre la corruption, le blanchiment, les
paradis fiscaux…
Un autre axe stratégique inscrit l’Agence dans un
réseau de partenariats de plus en plus dense. Nous
voulons travailler davantage avec les autres acteurs
du développement. Nous avons constitué une cellule
pour mieux dialoguer avec les collectivités locales
françaises qui ont une action internationale. Plus
largement, nous souhaitons accroître notre capacité
d’influence et mieux mobiliser l’expertise, notamment
française.
Simultanément, nous poursuivons la consolidation
de l’activité de l’Agence en renforçant notre modèle
économique, nos procédures et notre capital humain.
C’est un passage obligé pour un établissement dont le
bilan est en train de doubler.
Enfin, le développement durable est érigé en principe
transversal. Dès cette année, nous mettrons en place
un second avis développement durable, qui, en paral-
lèle de la seconde opinion règlementaire, portera un
regard indépendant sur les aspects environnemen-
taux et sociaux de l’ensemble de nos projets.
Dov ZERAH
DIRECTEUR GÉNÉRAL
ENTRETIEN AVEC